Le charme de la poésie
L’exercice de la poésie est un acte singulier, pas collective comme la science. Tout poète obéit à sa seule loi et sa seule foi. On ne voit guère deux poèmes qui exhalent le même sentiment, la même odeur ou qui évoquent la même image. Chaque poème est un être individuel. Chaque poème a sa propre tonalité et personnalité. C’est le premier charme de la poésie. Pourquoi y-a-il de poètes ? C’est parce que leurs mots sont précieux, assez précieux qu’ils les épargnent. Chaque poète est un explorateur solitaire : Il marche seul dans le domaine spirituel et y déploie un univers changeant de couleurs et de dimensions. C’est un tableau coloré peint par l’âme du poète. Pour moi, la poésie est un labyrinthe où qui gît le secret de la vie et de l’humanité. Chaque couleur, chaque ligne et chaque sonorité s’avèrent plus profondes et plus sophistiqués que l’on les croit. En traversant chaque ver, on pratique un parcours, soit d’une vie mélancolique ou glorieuse, soit d’une scène évanescente, soit d’un souvenir nostalgique, soit d’une personne qui tien à son cœur. Parfois, derrière ce tableau se dissimule un paradis retrouvé que l’on ne discerne qu’avec les yeux fermés. Peut-être ne l’aperçoit pas le poète lui-même, mais c’est imaginé par l’auteur. Chaque auteur est un poète. Mais souvent on ne le croira pas. Si on dévoile cette brume, se débarrasse de ce préjugé, on vivra vraiment poétiquement et apercevra davantage que la vie est plus belle.