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Ainsi parlait Guillaume
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Ainsi parlait Guillaume
5 avril 2010

Paul Claudel et la Chine

Paul Claudel est peut-être l'un des écrivains qui sont les plus proches de la Chine. Il a été diplomate en Chine de 1895 à 1909. Voici un poème qu'il a écrit lorsqu'il était en Chine. Cette 3e Ode, dite paul_claudel1Magnificat, est datée de Tientsin, 1907. tout ce Magnificat est un chant d’actions de grâces où le poète songe à la naissance de son premier enfant, mais en même temps il est une attaque très violente contre quiconque ne partage pas sa foi.

Soyez béni, mon Dieu, qui m'avez délivré des idoles,

Et qui faites que je n'adore que Vous seul, non point Isis et Osiris,

Ou la Justice, ou le Progrès, ou la Vérité, 01 la Divinité, ou l'Humanité, ou les Lois de la Natun ou l'Art, ou la Beauté,

Et qui n'avez pas permis d'exister à toutes ces choses qui ne sont pas, ou le Vide laissé par votn absence.

Comme le sauvage qui se bâtit une pirogue qui de cette planche en trop fabrique Apollon,

Ainsi tous ces parleurs de paroles du surplus de leurs adjectifs se sont fait des monstres sans substance,

Plus creux que Moloch, mangeurs de petits enfants, plus cruels et plus hideux que Moloch.

Ils ont un son et point de voix, un nom et il n'y a point de personne,

Et l'esprit immonde est là qui remplit les lieux déserts et toutes les choses vacantes.

Seigneur, vous m'avez délivré des livres et des Idées, des Idoles et de leurs prêtres,

Et vous n'avez point permis qu'Israël serve sous le joug des Efféminés.

Je sais que vous n'êtes point le dieu des morts, mais des vivants.

Je n'honorerai point les fantômes et les poupées, ni Diane, ni le Devoir, ni la Liberté et le bœuf Apis.

Et vos « génies », et vos «  héros », vos grands hommes et vos surhommes, la même horreur de tous ces défigurés.

Car je ne suis pas libre entre les morts,

Et j'existe parmi les choses qui sont et je les contrains à m 'avoir indispensable.

Et je désire de n'être supérieur à rien, mais un homme juste.

Juste comme vous êtes parfait, juste et vivant parmi les autres esprits réels.

Que m'importent vos fables ! Laissez-moi seule- ment aller à la fenêtre et ouvrir la nuit et éclater à mes yeux en un chiffre simultané

L'innombrable comme autant de zéros après le 1 coefficient de ma nécessité !

Il est vrai ! Vous nous avez donné la Grande Nuit après le jour et la réalité du ciel nocturne.

Comme je suis là, il est là avec les milliards de sa présence,

Et il nous donne signature sur le papier photo- graphique avec les 6000 Pléïades,

Comme le criminel avec le dessin de son pouce enduit d'encre sur le procès-verbal.

Et l'observateur cherche et trouve les pivots

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Commentaires
G
Je l'ai vu. Mais il me semble que ce n'est celle de Claudel, masi celle écrite par ce bloggeur. C'est amusant, ce jeu d'insérer des expressions dans une nouveau contexte.
G
@naiccricri, merci pour m'informer cet article. Je vais le voir.
N
Un joli poème. Je viens de lire un article sur Claudel et une lettre à sa fille. Si vous vous en intéressez, voyez ici.<br /> http://antigonehc.canalblog.com/archives/2009/05/24/13674210.html
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