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Ainsi parlait Guillaume
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Ainsi parlait Guillaume
28 décembre 2009

Camille

Voici un extrait du poème Camille composé par Chénier, recueilli dans Élégies. Je l’aime beaucoup. On ressent son amour fiévreux et fort pour Camille. « Camille est un besoin dont rien ne me soulage ; Rien à mes yeux n'est beau que de sa seule image. Près d'elle, tout, comme elle, est touchant, gracieux ; Tout est aimable et doux, et moins doux que ses yeux ;» D'après moi, Ces quatre vers sont les meilleurs et les plus beaux dans ce poème. Si j'écris une lettre d'amour, je vais peut-être les employer.

Ah ! portons dans les bois ma triste inquiétude.
Ô Camille ! l'amour aime la solitude.
Ce qui n'est point Camille est un ennui pour moi.
Là, seul, celui qui t'aime est encore avec toi.
Que dis-je ? Ah ! seul et loin d'une ingrate chérie,
Mon cœur sait se tromper. L'espoir, la rêverie,
La belle illusion la rendent à mes feux,
Mais sensible, mais tendre, et comme je la veux
De ses refus d'apprêt oubliant l'artifice,
Indulgente à l'amour, sans fierté, sans caprice,
De son sexe cruel n'ayant que les appas.
Je la feins quelquefois attachée à mes pas ;
Je l'égare et l'entraîne en des routes secrètes ;
Absente, je la tiens en des grottes muettes...
Mais présente, à ses pieds m'attendent les rigueurs,
Et, pour des songes vains, de réelles douleurs.
Camille est un besoin dont rien ne me soulage ;
Rien à mes yeux n'est beau que de sa seule image.
Près d'elle, tout, comme elle, est touchant, gracieux ;
Tout est aimable et doux, et moins doux que ses yeux ;
Sur l'herbe, sur la soie, au village, à la ville,
Partout, reine ou bergère, elle est toujours
Camille, Et moi toujours l'amant trop prompt à s'enflammer,
Qu'elle outrage, qui l'aime, et veut toujours l'aimer.

la_poesie

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Commentaires
G
@René Fu<br /> Oui, un beau poème ! De manière un peu classique, mais avec le sentiment romantique.
R
Un poème fiévreux !
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