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Ainsi parlait Guillaume
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Ainsi parlait Guillaume
31 décembre 2009

L’isolement

Voici un des chefs-d’œuvre de Lamartine « L’isolement» avec ma traduction. Je l'ai déjà envoyée au magazine littéraire de ma fac et il va le publier dans la prochaine édition. 

L’isolement

Alphonse de Lamartine

Souvent sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.


Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes,
Il serpente, et s’enfonce en un lointain obscur ;
Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l’étoile du soir se lève dans l’azur.

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l’horizon.

Cependant, s’élançant de la flèche gothique,20091882440339_2
Un son religieux se répand dans les airs,
Le voyageur s’arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N’éprouve devant eux ni charme ni transports,
Je contemple la terre, ainsi qu’une ombre errante :
Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts.

De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l’immense étendue,
Et je dis : Nulle part le bonheur ne m’attend.

Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières ?
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ;
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.

Que le tour du soleil ou commence ou s’achève,
D’un œil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu’il se couche ou se lève,
Qu’importe le soleil ? je n’attends rien des jours.

Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts ;
Je ne désire rien de tout ce qu’il éclaire,
Je ne demande rien à l’immense univers.

Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d’autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j’ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux ?

Là, je m’enivrerais à la source où j’aspire,
Là, je retrouverais et l’espoir et l’amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n’a pas de nom au terrestre séjour !

Que ne puis-je, porté sur le char de l’aurore,
Vague objet de mes vœux, m’élancer jusqu’à toi,
Sur la terre d’exil pourquoi restè-je encore ?
Il n’est rien de commun entre la terre et moi.

Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s’élève et l’arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !

孤独

              阿尔封斯 拉马丁 863_2

常临绝顶,老榆树荫下

日落时分,我神伤而坐

目光随意漫游在平原之上

五彩阑珊的画卷铺陈在脚下

这里河流隆隆,卷起千层雪

蜿蜒曲折,消失在遥远的晦暗之处

远处,静谧的湖拍打酣睡的碧波

蔚蓝之中升起星辰

山顶之上,簇拥着鬼魅的树林

夕阳留下最后一缕斜晖

月亮这黑暗中的女王的轻纱

徐徐升起,将天际染白

然而,从哥特式钟楼顶突然传出

一阵圣乐,回荡在空中

旅人驻足,农家的钟声

伴随着一天最后的嘈杂,共奏神圣的合唱

面对这美景,我却无动于衷

既不沉醉入迷也不激情澎湃

我注视这片大地,就像一个游子一样

普世的太阳也无法慰藉逝去的亡灵

目光扫过一座座山丘,我却仍然茫然不知所措

从南到北,从清晨到夕阳

我环顾广袤大地的每个角落
我说;幸福已离我而去

这些幽谷,这些宫殿,这些茅屋,对我又有何意义

对于我来说它们只是毫无魅力的幻象

河流,悬崖,森林如此珍贵的世外桃源

你们之中仅仅少了一个,整个世界就荒芜无比

无论太阳正在开始它的路程,抑或是结束

在它运动时我都会无动于衷

在或暗或晴的天空中它西下或东升

太阳与我有又什么关系?我对岁月毫无指望

纵然我可以追随它漫游

我也只会看到四处都是空虚和荒漠

我一点也不奢求它照耀的一切

我对广袤宇宙好无所图

然而在它轨道的边界之外 images1

真正的太阳照耀着另外的天空

假如我能把我的躯壳留在尘世

我眼前会出现我梦寐以求的一切

那里,我会沉醉于我追求的清泉

那里,我会重获希望与爱情

获得每个灵魂都渴望的

在尘世没有虚名的至善

既然我不能乘着曙光

我向往朦胧的景象,朝着你飞来

我何必还呆在这流放之地呢

我与这大地毫无共同之处

当树叶飘落在草地上

晚风吹来,在幽谷中把树叶卷起

而我,就像这枯萎的树叶

狂暴的朔风,就像树叶一样把我带走吧

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Commentaires
G
Johnny, c'est auquel j'aspire parfois : Construire une chaumière sur une petite montagne et y passer la vie. Tous les jours, ce qui m'accompagne ne sont que l'astre du jour, la reine des ombres et des étoiles.
J
安贫乐道的意思,伤感,迷茫。<br /> <br /> 可遇不可求的精神状态,由此而生的诗也是美的无法收拾。
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